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Réchauffement climatique

Comment l’élevage impacte positivement l’environnement ?

par Nadège GODFROY

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L’agriculture et l’élevage en particulier sont souvent critiqués pour leur impact négatif sur l’environnement. Emissions de gaz à effet de serre, qualité de l’air, qualité de l’eau… Pas besoin d’une liste à la Prévert pour avoir en tête toutes les accusations portées contre les agriculteurs. Et si pour une fois nous observions l’autre côté de la médaille ou quels sont les impacts POSITIFS de l’élevage sur l’environnement ?

Baisse des émissions de GES, stockage du carbone et limitation de l’érosion

On trouve des bovins dans 40 % des exploitations françaises. Les interactions végétal/animal sont fortes : fourrages et concentrés autoconsommés, valorisation des effluents sur les cultures… En France, en moyenne les élevages bovins sont autonomes à 98 % pour les fourrages, 28 % pour les concentrés et 60 % pour l’azote (via la valorisation des effluents). La directive Nitrates a permis aux systèmes agricoles d’atteindre une bonne valorisation de l’azote.

Côté émissions de gaz à effet de serre (GES), l’élevage français, qui se base beaucoup sur la valorisation de surfaces herbagères, compense naturellement 30 % de ses émissions grâce au stockage de carbone dans les sols via les prairies et les haies. Contrairement à d’autres secteurs d’activité, l’agriculture n’a pas attendu des contraintes réglementaires pour réduire ses émissions de GES : -11 % entre 1990 et 2010, qui s’expliquent par une optimisation technique des systèmes. Ces surfaces herbagères ont également l’avantage de limiter les phénomènes d’érosion des sols.

L’élevage bovin entretient la biodiversité et la diversité paysagère

L’élevage bovin est également un maillon clé pour entretenir la biodiversité. En France, plus de la moitié de la SAU de ces élevages correspond à des prairies permanentes et ils entretiennent plus de 80 % des haies de France. Si on mettait bout à bout ces haies entretenues par les élevages bovins on pourrait faire 46 fois le tour de la Terre ! Le maintien et l’entretien de prairies, de haies, d’arbres, de lisières, de mares, de cours d’eau… ainsi que la diversification paysagère qu’assure l’élevage sont indispensables au maintien et au développement de la faune et de la flore.

Les exploitations d’élevage, moins utilisatrices de produits phytosanitaires

Comparées aux exploitations en grandes cultures, les exploitations d’élevage utilisent 40 % de produits phytosanitaires en moins sur les cultures en rotation. A l’échelle de l’exploitation, les indices de fréquence de traitement (IFT) traduisent l’intérêt des ateliers d’élevage : l’IFT des exploitations de grandes cultures est de 3,7 contre 2,3 pour les exploitations d’élevage. En effet, les cultures fourragères et autoconsommées sont moins consommatrices en produits phytosanitaires que les cultures de vente. Plus de 5 millions d’hectares de prairies permanentes sont conduites en zéro phyto, soit 28 % de la SAU (Surface Agricole Utile) française.

Lorsque l’on aborde la thématique « impacts positifs de l’élevage » on oublie souvent l’aspect génétique. En France, l’élevage de ruminants contribue à maintenir la diversité génétique de pas moins de 70 races, dont 15 menacées.

L’élevage peut également être une source d’énergie : méthanisation, photovoltaïque…

Ce qu’il faut retenir, c’est que rien n’est tout noir ou tout blanc. Certes, l’élevage est responsable de certains problèmes, sur lesquels il travaille pour s’améliorer mais en parallèle, il est contributeur de nombreuses externalités positives. Nous pouvons espérer que la prochaine PAC fera en sorte de mieux les valoriser.

Cet article est focalisé sur l’environnement, mais il ne faut pas oublier que l’élevage bovin influence également d’autres domaines : maintien de l’emploi, production alimentaire, participation à la balance économique etc.

Source : Élevage bovin et environnement Les Chiffres Clés, IDELE

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