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Agriculture bio

|Témoignages| « Rentrer des fourrages de meilleure qualité grâce au séchoir en grange»

par Nadège GODFROY

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Vous êtes de plus en plus nombreux à vous poser la question de l’autonomie en concentrés. Entre les cours fluctuants et le marché du « sans OGM » qui se développe, ce sont autant d’occasions de se poser la question : comment réduire mes achats de concentrés ? Le séchage en grange peut être une réponse. Deux éleveurs vosgiens en agriculture biologique, François Thiery de la Ferme de la Fontenelle et Nicolas Thiebaut du GAEC des Champs Cerisiers, témoignent.

Ferme de la Fontenelle :

56 vaches laitières,

ration toute herbe,

5317 kg de niveau étable avec 67g/l de concentrés fermiers en moyenne sur 2017.

GAEC des Champs Cerisiers 

68 vaches laitières, ration toute herbe,

5756 kg de niveau étable avec 75g/l de concentrés fermiers en moyenne sur 2017.

 

Quelles sont les caractéristiques de votre séchoir ?

François Thierry : « Notre séchoir en vrac à double toit solaire, date de 1992, il est sans griffe et comporte deux cellules (2 x 60 tonnes). La majorité des équipements a été achetée d’occasion et nous avons eu recours à de l’auto-construction. Il a fallu investir dans un démêleur ».

Nicolas Thiebaut : « Notre séchoir en vrac à double toit solaire, d’une capacité de 140 tonnes, date de 2002. Les équipements ont été achetés neufs. Une griffe permet de rentrer rapidement les récoltes, qui peuvent être stockées à l’abri dans le bâtiment en attendant d’être chargées dans le séchoir. Deux cellules de stockage supplémentaires ont été montées pour avoir plus de souplesse dans la gestion du séchoir ».

Pourquoi avoir choisi ce système en vrac ?

François : « Nous avons fait le choix du séchage en vrac par rapport au séchage en balles car, même si le débit du chantier est moins rapide, il n’y a pas besoin de transporter et de gérer les balles, et on économise la ficelle ! »

Quels intérêts de sécher son foin ?

François : « L’objectif initial était de rentrer des fourrages de meilleure qualité pour remplacer l’ensilage d’herbe, notamment à cause du risque de butyriques et de salmonelles (nous transformons du lait à la ferme). Maintenant, nous cherchons à panacher la qualité afin de disposer de fourrages avec des valeurs nutritionnelles différentes, selon les besoins des vaches. Côté agronomique, cela permet également de faire une rotation dans la précocité des coupes, pour une diversité floristique des prairies. »

Nicolas : « Le principal avantage, c’est de distribuer un fourrage sec plus riche et fauché plus tôt que du foin classique avec en bonus une odeur très agréable dans le bâtiment. C'est plus sympa que de préparer une mélangeuse seul dans son silo ! Et en hiver, plus besoin de démarrer le tracteur. »

Si c’était à refaire ?

François : « L’installation d’une griffe serait intéressante pour ne pas démarrer le tracteur en hiver. Nous conseillons cet investissement à ceux qui transforment afin de s’assurer de bons fourrages, aussi bien pour leur conservation que pour la qualité gustative qu’ils donnent aux produits finaux. »

Nicolas : « Nous investirions dans 3 cellules ventilées avec 2 ventilateurs afin de sécher plusieurs récoltes. Nous augmenterions les capacités de séchage pour accélérer le débit des chantiers. »

Un conseil ?

Nicolas : « La qualité du séchage dépend du bon secouage du foin. Il faut s’assurer que le foin est séché de façon homogène pour ne pas avoir de moisissures ou de zones d’échauffements. On doit accepter un débit de chantier lent. En compensation, la charge de travail liée aux récoltes est étalée et on prend moins de risques en faisant nos fauches en plusieurs fois... »

 

 

Propos recueillis par Nadège GODFROY

 

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