Menu
ReproductionAgriculteur connecté

Réduire l’Intervalle Vêlage-Vêlage : est-ce vraiment rentable en élevage laitier ?

par Pierre LECHEVALLIER

Partager cet article

L’IVV (Intervalle Vêlage - Vêlage) est la période, en jours, entre deux vêlages de l’animal. Depuis quelques années, des questions se posent dans les élevages sur la cohérence de réduire cet IVV des troupeaux. Les problèmes de reproduction, de qualité du lait ou encore les problèmes sanitaires sont souvent les causes de ces interrogations. Mais qu’en est-il réellement en pratique sur la partie technique et économique ?

La norme admise est un IVV de 400 jours maximum, et je vais vous expliquer pourquoi ne pas dépasser ce repère. 

Réduire l’IVV pour garder une qualité de lait optimale. 

 

Plus les vaches avancent en lactation et plus elles risquent d’avoir des concentrations leucocytaires (des cellules) importantes dans leur lait. Par ailleurs le tarissement, lorsqu’il est effectué dans des conditions optimales avec un protocole adapté aux souches pathogènes présentes, permet de traiter environ 80 % des vaches infectées. Le flux cellulaire global aura donc tendance à se réduire en baissant l’IVV. Vous pouvez également vous référer à l’article sur les cellules et mammites d’été : cliquez ici

Réduire l’IVV pour augmenter l’efficacité alimentaire. 

 

Les vaches les plus performantes en efficacité alimentaire sont les vaches en début de lactation, jusqu’à quelques semaines après leur pic de lait. Les vaches les plus efficientes vont donc avoir un ratio lait standard produit/quantité de matière sèche ingérée supérieur à 1,5, contre moins de 1,3 pour les moins productives.  Avoir un troupeau peu avancé en lactation va donc permettre une valorisation optimale de la ration et une marge sur coûts alimentaires maîtrisée.  

Dans ce même esprit, un IVV réduit va permettre d’avancer plus vite en rang de lactation. Un rang de lactation plus élevé permettra souvent d’augmenter l’efficacité alimentaire et la productivité de la vache par rapport à une situation avec beaucoup de primipares. 

En complément, vous pouvez vous référer à l’article sur l'efficacité alimentaire : cliquez ici

Réduire l’IVV pour limiter les troubles métaboliques en début de lactation 

 

Les vaches ont tendance à prendre de l’état en fin de lactation. Ce phénomène est d’autant plus important en ration complète. Or la prise d’état excessive va avoir un impact très négatif sur le début de la lactation suivante avec une capacité d’ingestion réduite et un risque accru de déficit énergétique. Un IVV faible permet donc à la vache d’appréhender sa période de tarissement dans les meilleures conditions pour performer la lactation suivante. Ainsi vous limitez les troubles métaboliques en début de lactation suivante. 

Réduire l’IVV pour augmenter la rentabilité du poste élevage 

 

Vous augmentez la rentabilité du poste élevage en réduisant les UGB improductifs, avec moins de génisses à élever pour le renouvellement chaque année. Couplé à l’augmentation de l’efficacité alimentaire, cela vous permet de libérer des terres pour des cultures de vente. D’autre part en adaptant vos choix autour de la reproduction, vous avez l’occasion de faire proportionnellement plus de croisements industriels, avec une meilleure valorisation que les mâles laitiers, et donc une augmentation de votre marge globale sur l’élevage.  

Réduire l’IVV pour diluer les charges fixes et augmenter la marge à la place 

 

C’est une réalité en élevage, la place de bâtiment coûte cher. Que ce soit en système intensif ou plus extensif, le constat est le même : plus la production à la place sera élevée, plus le coût de la place sera dilué. En système avec une traite robotisée, cela permet aussi d’amener du dynamisme dans les déplacements journaliers du cheptel. Augmenter la production à la place permettra donc de diluer les charges fixes

Maîtriser l’intervalle vêlage-vêlage est donc, dans de nombreux cas, rentable. Malgré tout vous pouvez faire le choix d’allonger un peu votre IVV pour des animaux spécifiques, mais dans ce cas assurez-vous d’une bonne persistance en lait de vos vaches et d’une surface fourragère non limitante !   

Contacter l'auteur

Des questions ?
Nos experts vous répondent !