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Réchauffement climatique

Comment stocker plus de carbone dans mes sols ?

par Nadège GODFROY

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Les sols peuvent être des puits de carbone et ainsi compenser en partie les émissions de gaz à effet de serre (GES), grâce aux micro-organismes qu’ils abritent et qui régulent le cycle du carbone.

Le carbone organique du sol provient essentiellement de la transformation des débris végétaux en matières organiques (MO). Les MO sont composées à près de 60 % de carbone et se lient avec les matières minérales du sol, leur permettant ainsi de réguler les GES, d’améliorer la fertilité et la stabilité des sols, entre autres. Comment améliorer le stockage de carbone dans vos sols ?

La clé de la réussite : améliorer le taux de matières organiques du sol. Plusieurs pistes pour y parvenir.

Le stockage de carbone étant en lien avec la teneur en MO, il faut travailler sur le taux en MO des sols et ainsi, par effet ricochet, on parvient à travailler sur le stockage de carbone.

La couverture des sols, que ce soit des cultures intermédiaires, des CIPAN (Cultures Pièges à Nitrates), des prairies temporaires ou des permanentes, contribue au maintien de la teneur en humus et de la structuration des sols. La limite de cette pratique est essentiellement agronomique : semis tardifs parfois compliqués, sécheresse automnale, compromis entre date de récolte et semis de la culture suivante…

L’effet de l’irrigation sur la MO dépend de sa mise en pratique. En effet, elle peut aussi bien favoriser la vie du sol qu’entrainer une déstructuration du sol, et in fine une baisse du taux de MO.

Comme pour l’irrigation, le labour, les techniques culturales simplifiées et le semis direct ont leurs avantages et leurs inconvénients. Lorsque l’on réduit le travail du sol, on cherche à préserver la macro-faune du sol, à limiter l’érosion, à réduire sa consommation de fuel, mais finalement l’effet sur le stockage de MO est négligeable. En effet, l’INRA a démontré que ces techniques n’ont globalement pas d’impact. Elles permettent d’augmenter le stock de carbone dans les horizons supérieurs mais n’ont pas d’effet significatif sur la totalité du profil du sol.

Les prairies sont de bons « outils » pour stocker de la MO dans les sols. Pour que le stockage de MO soit significatif, les prairies doivent être maintenues au minimum 3 ans et idéalement 4 ans.

Enfin, les pratiques de fertilisation jouent également fortement sur la teneur en MO des sols. Par exemple, les engrais organiques, à la différence des engrais minéraux, améliorent la capacité de rétention en eau du sol et maintiennent sa structure.

Stocker plus de carbone dans le sol pour compenser les émissions de GES de l’exploitation

En améliorant la teneur en MO de vos sols, vous augmentez le stockage de carbone dans vos sols, et finalement vous compensez ainsi naturellement une partie des émissions de GES de votre exploitation.

L’élevage a toute sa place dans la thématique « stockage carbone dans les sols » : l’apport d’effluents et la présence de prairies contribuent au maintien (voire même à l’augmentation) du taux de MO, et donc de carbone, dans les sols. Tout changement de pratiques, aussi bien sur le troupeau que sur la gestion de l’atelier végétal, a des répercutions sur le niveau de stockage de carbone.

Pour mieux connaitre l’état de vos sols, il est possible de réaliser des analyses de sol, qui vont vous donner des éléments importants pour gérer au mieux leur fertilité, qui est à la base de la production végétale et qui se répercute ainsi également sur la conduite de l’atelier animal.

 

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