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Cellules & mammites

Pourquoi s’assurer d’un bon nettoyage de la machine à traire ?

par Dr Jean-Pierre MASSOZ

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Le nettoyage de la machine à traire est obligatoire après chaque traite. Tous les producteurs laitiers le savent. Cependant, il doit être efficace si vous voulez vous garantir une bonne qualité du lait (germes) et éviter des contaminations de bactéries responsables de mammites et de cellules.

Le prélavage pour un décrassement superficiel 
 
Le but de la première étape du cycle de nettoyage est d’enlever le lait résiduel des canalisations, des matières organiques et certaines bactéries présentes sur les parois de l’installation. Cette étape se fait en circuit ouvert.  

Privilégiez l’eau tiède car les canalisations réchauffées lors du prélavage vont limiter le risque de refroidissement dans le lactoduc lors du lavage. Elle ne doit pas dépasser 50 °C car au-delà les protéines du lait risquent de précipiter et d’adhérer aux parois de l’installation. 
 

L’efficacité du lavage dépend de 4 facteurs : la température, la durée, la concentration du produit et l’effet mécanique. 

 

Vérifiez votre température de lavage 
 
L’eau chaude permet le décollement des graisses et optimise l’efficacité des produits de lessive. La température recommandée d’utilisation des produits figure sur l’étiquette du produit utilisé.  

Une bonne température favorise les émulsions, le décollage des matières grasses et accélère les réactions chimiques. Elle doit être entre 65 °C et 70 °C en sortie chauffe-eau. Avoir ce niveau de température au départ du lavage permet de rester au-dessus de 35 °C en fin de lavage. 
 
En dessous de 35 °C, les graisses vont se redéposer sur les surfaces nettoyées. Il est important d’estimer si les capacités de votre chauffe-eau sont suffisantes ; il doit fournir de l’eau chaude pour le nettoyage de la machine à traire, mais également le lavage du tank, l’allaitement des veaux, le prélavage de l’installation. 
 
Un lavage de 5 à 10 minutes  
 
La durée du lavage doit se situer entre 5 et 10 minutes. En dessous, l’action de la solution en circulation sera insuffisante et au-delà de 10 minutes de lavage, la température de la solution risque d’être trop basse en fin de cycle.  

 
Respectez les concentrations de votre produit de lavage  

Il est important de respecter les concentrations indiquées sur chacune des étiquettes de lessives. Le volume d’eau nécessaire pour le lavage varie en fonction des caractéristiques de la machine. Il est fourni par le constructeur, sinon vous pouvez le calculer. Si vous êtes équipé d’un lavage automatique, vérifiez régulièrement le volume de lessive qu’il prélève. Ne surdosez pas le produit : un excès fréquent de lessive à long terme risque de compromettre l’intégrité du matériel de traite. 
Enfin, si vous changez de marque de lessive, vérifiez impérativement si la concentration recommandée n’est pas différente de la précédente.  
 
L’effet mécanique a aussi son importance 
 
La solution de lavage doit, en effet, circuler sous forme de bouchons pour être en contact avec l’intégralité des surfaces. Ce bouchon résulte de l’alternance de gros volumes d’eau poussés par de multiples apports d’air. La pulsation doit être en fonctionnement pour cette étape. 

 

Rincez à l’eau froide  

 
Le rinçage est réalisé à l’eau froide et en circuit ouvert. Il permet d’éliminer tout résidu de produit présent dans l’installation. L’utilisation d'une eau potable est recommandée. 
 
 
Pour terminer, un bon drainage de toutes les parties de l’installation permet d’éviter la présence d’eau stagnante dans les canalisations.  La machine à traire doit être équipée aux points les plus bas de purges. Après le nettoyage, il est également recommandé de débrancher les faisceaux trayeurs de leur support de lavage (coupelles/jetters) afin que l’eau s’égoutte par gravité. Ainsi, vous l’aurez aisément constaté, c’est l’addition de tous ces facteurs qui aboutira à un nettoyage complet et efficace de votre machine à traire. En négligeant l’une de ces étapes, vous prenez le risque de détériorer la qualité du lait et d’augmenter le risque de mammites au sein de votre cheptel. 

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