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Comment évaluer le transfert d’immunité au veau ?

par Dr Jean-Michel CUMINET

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Le colostrum apporte les premières défenses au veau. Une estimation du transfert d’immunité passive (TIP) de la mère au veau via la prise de colostrum s’impose en cas de mortalité élevée des veaux malgré une gestion optimale des facteurs de risque environnementaux (hygiène et ambiance du logement).

Le colostrum apporte des éléments fondamentaux au veau pour lui permettre d’affronter sereinement les premiers jours de sa vie : de l’énergie (notamment pour sa vitalité et sa thermorégulation), des protéines, des vitamines, oligo-éléments et minéraux couvrant ses besoins un certain temps, des hormones utiles au métabolisme, des facteurs de croissance nécessaires au développement des organes et tissus corporels, et des immunoglobulines lui conférant des défenses immunitaires primordiales le temps qu’il « fabrique » ses propres défenses au contact du microbisme ambiant.

Un taux de mortalité élevé (> 10 %) doit amener une démarche logique pour permettre d’évaluer la quantité du transfert d’immunité de la mère au veau et de trouver les mesures correctives.

1ère étape : apprécier le niveau d’immunité des veaux (TIP)

Une prise de sang est réalisée sur 5 à 10 veaux de l’élevage âgés de 2 à 7 jours de vie. Le taux sanguin d’IgG (immunoglobulines G) de ces derniers doit être supérieur à 10 g/litre dans 80 % des cas. Un dosage de cette valeur est possible soit au laboratoire, soit avec un kit rapide auprès de votre vétérinaire traitant.

  • Si 80 % des veaux sont > 10 g/l : transfert d’immunité satisfaisant
  • Sinon…

... 2ème étape : analyser la qualité des colostrums

Un bon colostrum contient au minimum 50 g/l d’Immunoglobulines G ce qui correspond à une mesure supérieure à 22° Brix au réfractomètre.

 

  • 1er cas : plus de 3 colostrums sur 10 sont de médiocre qualité (< 22 ° Brix). Il faut alors enquêter sur les causes pouvant expliquer un défaut de qualité des colostrums : composition énergétique et azotée de la ration de la vache tarie, complémentation minérale et vitaminée, gestion des parasites (notamment la Douve), durée du tarissement, temps écoulé entre le vêlage et la récolte du colostrum, procédé de décongélation des colostrums conservés…

 

  • 2ème cas : la plupart des colostrums sont de bonne qualité (> 22 ° Brix). Il faut alors rechercher un défaut au niveau des pratiques de collecte et/ou distribution du colostrum au veau : précocité de distribution, quantité totale distribuée durant les premières 24 heures, hygiène de la collecte et de la distribution du colostrum, méthode de distribution, vigueur du veau à la naissance...).

Toute distribution de colostrum inadéquate hypothèque la santé du veau. Avoir des mauvais colostrums et/ou un transfert d’immunité au veau non optimal ne sont pas une fatalité et peuvent se corriger.

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