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Nutrition & santé

Qu’est-ce qu’une « fièvre de lait » ?

par Dr Jean-Michel CUMINET

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La fièvre de lait, encore appelée hypocalcémie puerpérale ou fièvre vitulaire, est une hypocalcémie qui survient au moment du vêlage. Des moyens de prévention existent qui doivent être mis en place surtout lors de la phase de « préparation vêlage ».

Le taux de calcium sanguin (calcémie) : le cœur du problème

Ce déséquilibre du métabolisme calcique, généralement dans les 24 heures avant et jusqu’à 48 heures après vêlage, touche cliniquement 5 à 8 % des vaches laitières : principalement les hautes productrices et ce dès leur troisième vêlage. Elle est la conséquence d’une augmentation importante des besoins en calcium autour du vêlage (contractions utérines et surtout démarrage de la production laitière – pour rappel : 2,5 g de Ca par litre de colostrum et 1,3 g de Ca par litre de lait –) insuffisamment compensée par la mobilisation du calcium stocké dans les os de la vache. La baisse du calcium sanguin s’accompagne toujours de baisses du phosphore et du magnésium sanguins plus ou moins importantes. Normalement, la calcémie de la vache oscille entre 85 et 100 mg/L de sang.

 

Il existe en fait deux formes de « fièvre de lait » :

  • La forme clinique, avec une vache tombée au sol et incapable de se relever. La calcémie est alors inférieure à 55 mg/L. Il y a d’abord perte d'équilibre puis impossibilité de se relever ; mais aussi un ralentissement de la rumination et du transit intestinal, une fréquence cardiaque augmentée, une hypothermie, un arrêt des contractions utérines (vêlage languissant et souffrance du veau), puis un coma, voire la mort en moins de 24 heures sans prise en charge.
  • Les hypocalcémies subcliniques (animal non chuté au sol) qui toucheraient, selon les études, 50 à 60 % des multipares et 10 à 25 % de primipares. La calcémie oscille alors entre 55 et 85 mg/L. Ces formes s’accompagnent d’une baisse d’ingestion préjudiciable à la mise en route de la lactation, d’une possible non-délivrance, d’une baisse d’immunité prédisposant aux mammites et métrites, et d’un risque accru de cétose et de déplacement de caillette.

 

Un diagnostic précis et certain !

Apporter du calcium par perfusion à une vache couchée qui ne serait pas en hypocalcémie peut être dangereux, il y a un risque d'arrêt cardiaque. Or de nombreuses causes peuvent aboutir à une vache couchée après vêlage : mammite sévère, hémorragie vaginale ou utérine, lésions nerveuses, lésions musculaires, etc.

 

Le diagnostic de certitude doit donc être posé avec l’aide et la visite de votre vétérinaire traitant. Ce dernier corrigera les manques sanguins en minéraux majeurs (calcium, phosphore et magnésium) par perfusion intraveineuse lente et veillera à la prévention des blessures musculaires et nerveuses jusqu’au relevé de l’animal : confort du couchage et sols non glissants (litière paillée ou pâturage).

 

L’essentiel de la prévention de cette pathologie relève d’une conduite optimale du tarissement, conduite qui est abordée dans l'article Comment prévenir une "fièvre de lait" ? (à venir)

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