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Nutrition & santé

Comment prévenir une « fièvre de lait » ?

par Dr Jean-Michel CUMINET

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La maîtrise de la régulation de la calcémie au vêlage réside dans une alimentation précise des vache taries : notamment une maîtrise des apports de calcium, phosphore et magnésium et de l’équilibre acido-basique des rations (BACA).

Durant le tarissement et surtout lors de la phase « préparation vêlage », l’essentiel de la prévention contre la "fièvre de lait" (Cf article Qu'est ce qu'une "fièvre de lait" ?) repose sur plusieurs points :

 

En phase de tarissement

  • Des apports adéquats en minéraux majeurs :
    • limiter les apports de calcium (dans l’idéal à 3,5 g/kg MS) : maximum 60-80 g de calcium total / jour. C’est une mesure indispensable pour permettre à la vache de synthétiser deux outils indispensables pour déstocker le calcium dans les os autour du vêlage (donc hypercalcémiants) : la parathormone et la vitamine D active. De fait, éviter les aliments riches en calcium : légumineuses (luzernes, trèfles, pois), les crucifères (colza…) et les pulpes de betterave.
    • des apports raisonnés en phosphore (recommandation : 2,2 g/kg MS) afin de ne pas perturber la production de vitamine D : maximum 40 g total / jour.
    •  des apports de potassium bridés (recommandation : 5,2 g/kg MS) : éviter un excès d’herbe, d'ensilage d'herbe ou d’enrubanné.
    • un apport supplémenté de magnésium (recommandation : 1,2 g/kg MS) : 35 à 40 g total / jour.
  • des apports « boostés » en oligo-éléments et vitamines, notamment en vit E et en Se.
  • un pilotage précis de la note d’état corporel (NEC) : entre 3 et 3,5 maximum au vêlage.
  • une ingestion maximisée : 12 à 14 kg de MS.

 

En phase de préparation au vêlage (3 dernières semaines de gestation)

  • Une transition alimentaire vers une ration plus riche en amidon (ration vache laitière).
  • Une gestion de la BACA (Balance Alimentaire Cations-Anions) : elle doit être négative ou proche de zéro durant les 3 semaines avant vêlage ; pour cela un ajout de sels anioniques – le plus commode étant le chlorure de magnésium – est nécessaire : de l’ordre de 80 à 100 g par vache et par jour en fonction des ingrédients de la ration « vache prépa vêlage ». il faut viser un pH urinaire entre 6,5 et 7. Une BACA négative augmente la libération du calcium osseux et favorise l’absorption du calcium digestif.
  • Un apport éventuel de vitamine D3 la semaine qui précède le vêlage (entre 2 et 8 jours avant vêlage),notamment aux vaches susceptibles de faire une récidive d’hypocalcémie (multipare âgée haute productrice et ayant déjà fait une fièvre de lait l’année précédente).

 

Au vêlage

Sur les vaches à risque, du calcium peut être administré au vêlage et durant les heures qui suivent par voie orale. Différentes présentations existent : liquide, gel ou bolus. Les vaches à risques peuvent être définies comme celles ayant déjà fait une hypocalcémie l’année précédente, les hautes productrices à partir du 3ème vêlage, et éventuellement celles ayant eu une alimentation riche en herbe (quelle que soit la forme de cette herbe : fraiche, ensilage, enrubannage) lors du tarissement.

 

Comme pour de nombreuses autres maladies métaboliques, la réussite de la  prévention des hypocalcémies se joue au tarissement !

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